« J’ai creusé des chutes »
« S’il y a une chose que j’ai comprise, c’est que tout ce qui vieillit descend avec la force de gravité et tout ce qui meurt va dans le sol, et pourtant on dit que le paradis est là-haut et l’enfer là-dessous. Les églises sont construites de telle sorte que, si vous grimpez jusqu’au sommet, vous pouvez presque toucher le paradis.. Mais personne n’y est enterré, c’est logistiquement irréalisable, l’homme est enterré plus près de l’enfer que du paradis, cela n’est pas acceptable pour moi, ce n’est pas honnête, si tout été mieux organisé, on pourrait aller au ciel sans faire beaucoup d’effort, il faudrait déterrer toutes ces églises, les creuser et les planter avec leurs pointes dans le saumâtre comme des cure-dents, puis frapper leur fond avec un gros marteau pour qu’elles disparaissent complètement dans le sol. Et à partir d’ici maintenant, on va dire que le ciel est en bas.» Extrait du spectacle
SYNOPSIS
Notre mouvement est la descente. Une avalanche au ralenti, en négatif.
Explorations. On allume une bougie. Une frontale. L’exploration commence. La mise en lumière des sous-sols commence. Espaces poubelles, espaces de morts, de mémoire, de secrets, d’interdits, hors-loi, de découvertes. Le sol est une peau tatouée de traces.
L’on y a enterré l’indésirable, enfoui des souvenirs, recouvert tout ce que l’on veut pas voir, tout ce qui ne sert à rien. Nous voulons mettre le monde à l’envers et l’ouvrir comme un corps. Ainsi, nous abordons le souterrain comme une hétérotopie, comme espace concret qui héberge l’imaginaire, comme un non-lieu qui se place à côté des espaces en prise de normes sociales.
Nous construisons une histoire hybride, une fable radiophonique de corps qui transpirent la poésie, à partir d’yeux qui ont vu ce qui d’habitude baigne dans le noir, à partir des imaginaires qui gravitent autour des sous-sols: une émission radio s’écrit afin d’interviewer, dans une rencontre improbable, deux “enfants du compost”, deux « enfants du compost », deux enfants de la terre, du souterrain, de l’obscurité, de la nuit, de l’incapacité, de la non-action, de la non-réussite. L’une chute et l’autre creuse, invitées sur RADIO GRAVITÉ 0, c’est à travers d’elles que nous voyageons.
Durée : 45 minutes
DISTRIBUTION
Conception et écriture : Kaïssa Roulx, Fleur Perneel et Paloma Arcos
Jeu et interprétation : Kaïssa Roulx et Fleur Perneel
Mise en scène : Paloma Arcos
Création lumière : Adèle
Interviews : David, Basile, Nathalie, Robert et Marie
L’ÉQUIPE
KAÏSSA ROULX En dernière année de Licence Arts du Spectacle en équivalence avec le CPES2 du Conservatoire à Rayonnement Régional d’art dramatique de Toulouse. Parallèlement à cette formation, elle construit en auto-didacte des masques et des marionnettes.
FLEUR PERNEEL Commence son parcours créatif à Bruges où elle a grandi dans une famille d’artistes. Dès l’enfance, elle est inspirée par les arts visuels et les arts du spectacle. Elle a travaillé avec Noémie Deumié dans le duo Objet Trouvée. Elle est également interprète dans la nouvelle création de Nadine O’garra « À Chaque Pas Que Je Fais Je Laisse Une Empreinte Sur Le Paysage ».
PALOMA ARCOS Découvre le théâtre à Barcelone où elle joue des pièces en espagnol et en français. Elle débute aux côtés de Monique Gosselin au Québec et joue dans “Nous habiterons Détroit” une pièce de Sarah Berthiaume. Parallèlement, elle joue, écrit et met en scène ses premières créations et expérimentations théâtrales : “Quelque Chose vibre” et “Allitérations” avec la cie. d’un Nycthémère. De plus, elle rencontre la collective SAXIFRAGE avec qui elle joue en tant qu’interprète dans la création “Tant que le sol aura le goût du ciel” et fait partie, jusqu’à aujourd’hui, de l’organisation du festival Chapeaux Hauts qui a lieu à Briançon.