« Je suis le fil »
De Gisèle Icart
« Je m’enroule autour de mes rêves, de mes espoirs
Je suis le fil.
Je suis, à la fois, la mère et l’enfant, le passé et le présent. Un fil rompu cent fois raccordé dans la toile de l’existence
De déchirures en blessures cachées, lien fragile, parfois tendu, parfois à bout de souffle, je m’accroche, je persiste, je raccommode mes tourments, mes douleurs.
Je suis bobine bien emmêlée, une errante dans les méandres du temps
Un écheveau de mémoire, un enchevêtrement de vides
Un entrelacs de rencontres, dans un voyage qui n’a pas de fin
Je vagabonde sans répit à la recherche de ce que j’avais perdu, malgré les nœuds et les détours, je file des chemins, relie le passé au présent, la mémoire à l’instant. Les fils résistent puis se démêlent.
Je suis le fil qui danse avec les émotions.
Entrelaçant vos histoires à mes passions, unissant les fragments d’humanité dans ma quête. J’écris chacune des choses que j’ai attendu, J’ai tissé une mère qui réparait au-delà du soleil, j’ai peint la chaleur de ses bras et moi qui m’endormais sous les toiles.
Avec ce qui restait de l’étoffe de ma vie, j’ai confectionné une berceuse de chiffons.
L’œuvre achevée, entourée de mes araignées, fidèles compagnes, j’étreins mes bobines, les étoffes assemblées murmurent à l’oreille de l’enfant qui dort en moi.
Tissons ensemble.
LA MEMOIRE EST NOTRE TOILE qui ne cesse de se tramer »
Démarche artistique : une installation interactive construite d’ambiances, de séquences, liées entre elles par l’esprit du fil.
« Une araignée désordonnée cherche à mettre en lumière ses oeuvres à la croisée du texte et du textile, porte sa parole en tramant des liens entre l’écriture et les matières.
Des portes s’ouvrent, celles du temps. Des voiles se déchirent, ceux de la mémoire.
Dans un tiroir, la découverte d’un « Cahier de raccommodage », celui de ma mère. Entre elle et moi, le fil de la parole s’est tu à jamais, le cordon coupé pour la dernière fois. Ce cahier, un article de presse et la photo d’une robe taillée dans une toile de parachute vont ré-enclencher le processus de création autour de ce thème récurrent, quasi obsédant, qu’est ma recherche de La Mémoire, des mémoires.
Tout comme j’ai laissé filer ma vie au gré des rencontres, j’ai laissé filer mon imagination. »
Gisèle Icart
Équipe
Gisèle Icart
Laurence Labedan