L’éveillée
J’ai engagé en 2022 un travail de recherche documentaire sur l’hôtel de France de Gimont, à l’abandon depuis une trentaine d’années. Je me suis interrogée sur les mouvements à l’œuvre dans ce lieu, sur le délabrement progressif d’un espace phare de la vie collective d’un village. J’ai questionné la mémoire de cet hôtel auprès des habitants, récolté les restes, les traces laissées par la vie. je les ai recensées, j’ai cherché à comprendre ce dont les murs avaient été témoins, à appréhender ces espaces de l’hospitalité humaine.
Nous étions dans cette année post-covid, dans ce printemps de guerre, dans cet été de feux. L’hôtel m’est apparu comme un espace métaphorique de notre civilisation en bout de course, de notre terre-jardin qui brûle, de cette beauté calcinée autour de nous. J’ai pensé à la catastrophe climatique qui s’annonce chaque jour plus précisément, A cette perspective qui se dessine du soir de notre espèce sur la terre. Face au désespoir et à l’incertitude de ces pensées, j’ai éprouvé la puissance des forces de l’imagination, des rêves et la poésie. La puissance renouvelée du théâtre pour imaginer demain.
L’hôtel du monde est une pièce dystopique en deux mouvements sur l’héritage et la mémoire. Elle interroge les rapports que nous entretenons aux différentes formes du langage et les possibilités de compréhension mutuelle. Elle met en présence machines, humains, animaux pour tenter de raconter ce qu’il en est de ces rapports, ce qu’il pourrait en être si nous inventions d’autres façon de converser avec le vivant.
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