Les coteaux du Gers

Conception et réalisation Hélène Mathon / Montage Barbara Bascou / Images & prises de vues Catherine Briault / Musique Cédric Leboeuf
France 2008 / Durée: 1h 10 / Couleur / Documentaire / Distributeur La Langue Ecarlate / Production Circuit-Scène Conventionnée, la Région Midi-Pyrénées, le pays des Portes de Gascogne, le pays d’Auch, Leader + / Support DVD

La musique originale du film est jouée en direct par le compositeur-guitariste lors de la diffusion.

Ce film aborde la question des mutations du travail agricole à travers dix portraits d’agriculteurs à la retraite. Dans l’esprit d’un « road-movie »à travers les doux coteaux du Gers, accompagné d’une musique blues; nous allons chez eux et, généreusement, ils nous livrent leurs témoignages. Agés de 60 à 85 ans, ils ont, pour la plupart, connu le passage de la traction animale à la mécanisation, ils ont vécu les modifications que celle-ci à provoqué sur les gestes du travail mais aussi sur le paysage. Le film donne à voir et à entendre, avec simplicité, le bouleversement du monde rural au cours des cinquante dernières années et la diversité des choix individuels face au processus implacable de la modernisation.

 

 

Les coteaux du Gers
Extraits d’interviews

Anne-Marie
Les agriculteurs qui c’est qui reste au fait ? Du Barry….Du Barry et Millas.

Guy
Tu parles de ce côté du Gers mais de l’autre…

Anne-Marie
De l’autre, y’a le petit Lapeyre mais qui n’a pas beaucoup de terres. Et qui y a ? et qui c’est qui y’a ?
(silence)

Guy
Je sais pas, je m’en occupe pas trop.

Anne-Marie
Y’a pas grand monde. Ah, non, non y’a pas grand monde. Ah si y’a les Bajon.

Guy
Y’a les Bajons, y’en a quelqu’uns m’enfin y’en a pas beaucoup, non.

Anne-Marie
Bajon, Espinasse…

Guy
Bon, enfin chez Espinasse, un voisin, y’a quelqu’un qu’à racheté, je sais pas qui, ils font des moutons, je sais pas ce qu’ils ont..

Anne-Marie
Y’a des fromages et des moutons.

Guy

y’a quelque-chose, et tous les autres c’est des propriétés qu’ont les autres en fermage, ou acheté ou en fermage.Maintenant je pense que des propriétés et de la terre à travailler, il s’en trouve, que de notre époque, il s’en trouvait pas.

Guy

Je sais pas pourquoi, je me rendais compte qu’à l’avenir, si on avait pas 200 ou 300 hectares à cultiver, ça valait plus le coup. Il fallait trouver de la terre, il fallait l’acheter, il fallait faire des crédits ou autre chose mais le problème c’est qu’on voulait pas quitter la région. Est-ce qu’il fallait dire aux autres « dégagez »? C’est  pas possible ! On pouvait pas dire à Espinasse, à notre voisin :laisse nous ta ferme et va te promener, c’était pas possible ! En plus, c’est des terrains difficiles à travailler par-là, c’est en pente, c’est pas la Beauce quoique maintenant ils sont arrivés à de bons rendements, à force de mettre du sucre, ils arrivent aux rendements de la Beauce.

Anne-Marie 1

J’ai aucun diplôme, je suis restée à la ferme de mes parents jusqu’à ce que mon mari vienne m’y chercher ou m’en sorte (rire)
Un salaire, j’en avais jamais eu ma belle-mère tenait les comptes mon mari n’avait pas de salaire et moi non plus. Quand j’étais chez mes parents et que j’avais besoin d’aller chez le coiffeur je prenais l’argent dans le porte-monnaie mais je n’en prenais pas davantage. On n’était pas coincés mais on n’avait pas l’habitude de dépenser tandis que maintenant un jeune il est obligé de dépenser. Vous imaginez l’argent qu’il faut aux parents pour payer le téléphone? C’est dingue.

Anne-Marie 2

Quand j’étais jeune mariée, pendant un an ou deux, j’étais tranquille. Je cousais beaucoup, trop, parce – que quand j’attendais mon bébé, j’ai énormément brodé, j’ai fait toute la layette, j’ai tout fait moi-même et j’ai eu des difficultés pour avoir mon enfant voilà. Vous brodez, vous êtes assise, vous faites de la layette…… J’ai pas assez bougé. J’ai perdu les eaux un lundi soir et je n’ai accouché que le jeudi soir, je suis restée trois semaines à la clinique, je suis partie avec de la fièvre, le médecin m’a dit : »vous avez une chance sur cent que tout se remette d’aplomb ». J’ai eu cette chance.

Anne-Marie 3

Je me suis occupée de mon bébé. Tant que mon mari travaillait, je l’aidais, je l’aidais à faire les gerbières, à rentrer les foins. Une fois, sur le char, j’ai failli m’y trouver mal, c’était pénible, très pénible la campagne, physiquement, c’est pour ça que maintenant j’ai toute ma colonne vertébrale accrochée l’une à l’autre. Je faisais 1m 58, je fais plus que 1m 51 (rire).

Anne-Marie 4

Je curais l’étable comme une ânesse, je soignais les vaches, je les mettais dans un parcage et puis je m’occupais de mes enfants, je m’occupais de ma cuisine, d’aller ramasser mes légumes, de faire le jardin tout ce qu’il y a faire pour le jardin: les chrysanthèmes, le cresson janvier, février, mars, jusqu’à la foire d’Auch. J’ai travaillé (rire) J’ai vendangé aussi et j’étais pas la dernière au sillon!

Anne-Marie 5

Une chose que je veux vous dire : j’avais quelques petites violettes dont je faisais des bouquets, les femmes préféraient me payer un bouquet de violette plutôt qu’un bouquet de cresson qui était à peu prés le même prix.
Maintenant, c’est beaucoup plus agréable et moins pénible. Maintenant on s’occupe des petits oiseaux, on les nourrit, les mésanges j’en ai jamais vu autant. C’est plus agréable le contact des gens que le contact des vaches.

Odette

Ici c’est St Antoine, à la Côte, le lieu-dit. J’étais agricultrice jusqu’à la retraite pardi voilà. J’avais des vaches laitières, on faisait du blé , de l’avoine et puis j’ai fait quelques canards, j’ai gavé quelque peu, j’en vendais quelqu’uns à des amis par-là. J’ai toujours travaillé la terre. J’avais 14 ans quand j’ai commencé déjà d’aller aider mon père et ma mère, à râteler, fallait suivre le voyage et ce qui tombait, le peu qui tombait, il fallait le ramasser à la main. C’est un truc que j’aimais pas trop m’enfin, il fallait le faire.

Odette 2

On a commencé avec une bretonne, on était là-haut, après on a vendu les vaches rouges et on a acheté les vaches laitières à la place. Onze vaches laitières, traites à la main et puis à la machine. Je me rappelle pas quand est-ce qu’on l’avait acheté.Quand j’ai eu la machine, ça allait mieux. On s’y mettait tous les deux avec mon mari m’enfin….
Au début, il fallait descendre au croisement en bas porter les bidons, des bidons de 20 litres. Quelquefois c’était sur le vélo. Moi, je descendais pas en vélo, mon mari parfois mais moi non. Quelquefois y’en avait trois ou quatre, ça dépendait. Le lait, ça a remonté un peu, beaucoup de gens, je pense, qui avaient pas trop de quoi, ça les a remontés, ça les a aidés à s’en sortir.

Odette 3

Ils ont donné une prime pour qu’on se défasse des vaches, je sais plus combien ils ont donné, je les ai vendues pour toucher la prime, en 80 et quelques. Au fur et à mesure qu’elles avaient plus de lait, je les ai vendues.
J’ai été obligée de m’en défaire. Je les ai regrettées parce que j’aimais bien les bêtes.Oui, je les ai regrettées….Pour brouter l’herbe, j’ai acheté un cheval qui est bien aimable d’ailleurs, je lui parle, des fois je vais à l’étable, si elle a pas bu je lui demande si elle a soif et elle me répond.

Odette 4

On  n’avait pas tous ces trucs qu’on a maintenant, la machine à laver, la cuisinière à gaz. Le gaz si, ça commençait, un petit truc à deux feu, c’est qu’avant pour laver la lessive il fallait aller à St Antoine au lavoir ou à l’Arrats. Quand c’était l’été, je portais la lessive avec les vaches, l’hiver, j’y allais avec le tracteur quand on a eu le tracteur, tandis que maintenant il y a la machine à laver.C’est que l’hiver, l’eau était pas chaude.

Odette 5

Le tracteur, on avait commencé par un petit, je l’ai encore. On l’a acheté en 62, il marche toujours, il tourne comme une montre.On l’avait acheté d’occasion, c’était une bonne chose qu’on avait fait, là on a eu de la chance. C’est Fergusson.

Odette 6

Maintenant ça marche comme ça, c’est comme ça…Quelques canards… .quelques lapins…Manière de m’occuper.
Ma retraite comme elle est pas bien grosse, un petit peu à côté, c’est pas beaucoup, ce que je vends, je le vends à quelques parents par là. Je fais pas fortune avec ça non plus

Jean-Pierre 1

J’ai commencé à 14 ans, j’ai pas fait des écoles d’agriculteurs rien du tout, mon père m’a appris ici à travailler, j’ai appris au fil des années moi-même avec le temps, avec ce que je voyais ailleurs parce-que je suis assez curieux, je cherchais à apprendre autour de moi. Mon père m’a donné de bons conseils au départ, mais lui non plus il avait évolué avec son temps. Au fil des années, j’ai gravi les échelons petit à petit.

Jean-Pierre 2

Mes parents sont originaires d’Italie, mon père est né au Brésil mais d’origine italienne. Ils sont venus en France en 1926 pendant l’exode italien, ils se sont installés à Montestruc, il s’est marié. Ma mère était dans le secteur aussi ils ont formé une famille. Ils ont acheté une petite exploitation à Préchac avec son frère, ils étaient en co-propriété deux frères, après ils ont acheté ici à Réjaumont. Après y’a eu un arrangement de famille,   c’est là que j’ai repris l’exploitation moi-même et aujourd’hui je suis à la tête de 54 hec.
On avait besoin de main-d’œuvre, on m’a pas poussé vers des études, on m’a poussé à travailler. Je dois dire que moi-même, j’aime la terre.

Bernard 1

Moi je gavais des canards ici à Cezan et c’est moi qui aie créé la caisse de gavage à ouverture automatique, j’ai un brevet d’invention aussi, j’ai eu un prix à Gascogne expo à Auch, j’ai eu un brevet d’inventeur à Périgueux pour ma caisse de gavage à ouverture automatique. Quand vous gavez  vos canards dans le penon, rien que le fait de vous soulever, le canard il s’en va tout seul. Et avec ma caisse, avec mon système, vous arrivez sans vous salir à gaver 25 canards en 20 mn, c’est très rapide, on se salit pas,   on prend pas de coup d’aile, sans rien. J’avais fabriqué une caisse qui permettait a être plus rapide, de ne pas se salir.

Bernard 2

Le fonctionnement de ma caisse c’était deux ressorts et quatre roulettes, et après c’était le moteur à soupe (il rit) je plaisante. Je l’ai conservée la boîte, oui, oui, c’est une caisse à ouverture automatique qui a été brevetée Je m’en suis servi une dizaine d’année, mais j’ai jamais pu vendre mon brevet. Je l’ai fabriquée pour moi c’est que plus tard que les gens mon dit « ta technique est formidable ».
J’ai essayé de vendre le brevet mais c’était trop tard. Les techniques avaient évolué. Bon, c’était un truc simple, tout à fait simple mais très pratique quoi.

Georges 1

J’avais 40 vaches mères, vaches allaitantes. Elles élevaient leurs veaux et ensuite ces veaux, je les vendais. Alors, pour ce qui est des mâles, c’était les Italiens qui nous les achetaient à l’âge de 5, 6 mois. Les femelles, j’en gardais pour reproduction, et les autres je les vendais. Il y avait un marché à l’époque sur l’Italie, ils recherchaient beaucoup les mâles, surtout les blondes d’Aquitaine. Eux les engraissaient là-bas.
Quand je dis quarante vaches, c’est quand j’ai été en pleine production.

Georges 2

Quand j’ai commencé, on n’avait pas de blondes d’Aquitaine, on avait des vaches gasconnes, c’était la vache du pays.
Et après petit à petit, j’ai changé, j’ai préféré faire de la blonde d’Aquitaine. Le rendement était meilleur, les veaux étaient meilleurs. La vache gasconne, c’était une vache de travail mais c’était pas une très bonne bouchère. À partir du moment où on a travaillé avec des tracteurs, on avait plus besoin de vaches, pour les travaux des champs  il était préférable de faire une vraie race à viande.

Georges 3

Le premier tracteur en 54, c’était un Dering 24/36  avec, comme on disait, la direction « à insister » et à partir de là, je suis parti au service militaire, quand je suis rentré, j’ai acheté un autre tracteur, un Map, puis ça a été Someca. Chaque fois qu’on changeait de tracteur, on en prenait un plus moderne. On en avait un gros et on en avait un petit, il fallait des deux.

Georges 4

J’ai été quand même assez déçu, assez déçu de la politique agricole commune. Autrefois on était beaucoup plus libres, là les ordres arrivent de Bruxelles, on a été obligés de laisser des terres en jachère alors qu’il y a des gens qui crèvent de faim dans le monde. On était tout le temps sous les ordres de Bruxelles, on était redevenu des serfs. Ça plait pas à tout le monde quand je dis ça, m’enfin….
Certains en ont profité, certains croient en avoir profité. J’ai été obligé de laisser quand même des terres en jachère, j’avais même pas le droit de faire pâturer les vaches sur la jachère, sauf exceptionnellement !

Jean-Pierre 3

Y’a plus de cause commune en fait
On voit plus personne, moi quand on a commencé en 60, la Cuma, on a acheté du matériel en commun. On se voyait, on allait chez l’un chez l’autre. Nos successeurs, c’est fini, le matériel, chacun à le sien. Pour le battage, on s’aidait, s’il y avait un coup dur. Aujourd’hui, si vous avez un coup dur il faut prendre du personnel.
Vous pouvez plus appeler votre voisin, non, parce qu’il aura pas le temps.
C’est pas le même esprit qu’avant. Chacun pour soi, voilà, chacun pour soi et puis c’est tout.

Jeanne 1 sarah

En 83 j’ai eu une intoxication qui m’a brûlé la trachée, j’ai commencé sinusite, bronchite, asthme à répétition, ça détruit les anticorps ça m’a démoli quoi.
En mélangeant deux produits chimiques pour désinfecter les penons, c’est parti en réaction chimique et ça m’a détruit. Quand j’en ai discuté avec les spécialistes, ils m’ont dit l’intoxication que vous avez eu c’est le gaz qu’employaient les Allemands pendant la guerre pour gazer les gens.

Jeanne 2

A mon mari, on lui avait dit que pour détruire tout dans le penon, les araignées, les microbes, les rats  enfin tout ce qui pourrait être néfaste aux petits oisons quoi, il fallait désinfecter avec ça. On a fait le mélange avec deux produits. Aussitôt c’est parti en réaction chimique. On est parti à 20 mètres, on s’est rendu compte que la fumée sortait par les portes. On y est revenu pour colmater c’est ce qu’il aurait pas fallu faire quoi. C’est exactement comme si vous allumez une bombe et  que vous revenez pour qu’elle vous pète à travers quoi.

Josiane 1

On n’est jamais parti en vacances, avec les bêtes c’est pas facile. En 77 , j’étais monté avec ma mère, on avait été chez un cousin qu’on a prés de Fontainebleau, pour la communion de sa fille, on est restées 4 jours, ça été tout, les vacances. Des dimanches, oui, quand il y avait quelque chose par-là on y allait, à rentrer le soir, pour la traite. Maintenant j’y vais quand il y a des voyages pour le club, les quelques poulets qu’y a je m’arrange pour les soigner assez tôt.

Josiane 2

Les jeunes i Le travail de la terre n’est pas du tout comme autrefois, les autres fois, il y avait pas les papiers, les certificats, ils peuvent pas mettre ce qu’ils veulent, c’est pas étonnant que les jeunes, ils veulent pas y rester pardi.
Il faut pas si, il faut pas là, finalement c’est pas non plus très encourageant, alors, je sais pas.
Trop de trucs à faire, ceux qui travaillaient la terre c’est tout ce qui savaient faire, les jeunes si ils voulaient travailler la terre, il faut aller à l’école d’agriculture les autres fois, c’était pas ça, si ils voulaient travailler la terre y’avait pas besoin d’aller a l’école d’agriculture.

Josiane 3

Y’a peut-être des jeunes qui le croiraient pas comme nous on a travaillé, c’est vrai ,le maïs, il fallait le sarcler à la main, il fallait partir vers 5 ou 6 heures pour y être avec le frais, y’en a certains qui diraient moi je le ferais pas, habitués comme ils sont aux choses modernes. Ils ont pas connu, ils ont pas vu. Ils aimeraient pas le faire. Ils ont pas été habitués, ils ont a pas vu, c’est pas qu’ils soient feignants.c’est simplement qu’il leur semble que ça peut pas se faire, seulement, ça se faisait.

Marie-Josée 1

Y’avait du travail pour tout le monde donc c’est pour ça qu’on m’a pas laissé aller à l’école, j’aurais bien aimé, j’aurais bien aimé mais ça me manque au point de vue intellectuel, quelque part ça me gêne, j’avais quand même un père très dur et pour lui aller à l’école, c’était pas fallait travailler.
Ils avaient besoin, j’avais un jeune frère qui est né au moment où j’aurais dû continuer mes études. Je pense qu’il y a beaucoup de familles qui ont gardé les enfants à travailler.

Marie-José 2

Une femme, il faut qu’elle assure son intérieur, j’aidais à traire, je gérais tous les clients, c’était lourd sur mes épaules. Suivre les écoles, les beaux-parents, on fait pas ce qu’on veut. À cette époque-là, la femme, elle était assez soumise, j’en connais , elles peuvent rien décider. Moi avec mon mari, on décidait tout ensembles.
Le fait d’avoir fait une conserverie ça m’a émancipé. On est quand même quelque-chose.
Moi je dis que dans l’agriculture, y’a eu beaucoup de femmes malheureuses, on est quand même une catégorie qui pouvait pas évoluer.

Marie-Josée 3

J’ai évolué en faisant les conserves, faut pas rester toujours dans le même … Faut pas rester derrière les vaches, faut s’ouvrir un peu aux autres.
Les jeunes de maintenant, ils voient les choses autrement. Les femmes de maintenant ont presque toutes un travail à l’extérieur. On faisait le travail d’un homme, à notre époque. On se remuait des bottes autant que les hommes.
J’ai quand même eu une vie dure.
C’est pas évident..la campagne. C’était pas évident autrefois, non.