Newsletter – décembre 2023

L’équipe de L’hôtel du Monde en résidence au Carré-Colonnes

 

Un édito venu du dehors de La Langue Ecarlate, on me dit que c’est inédit et je suis honorée d’inédire.
Car justement l’inédit, c’est ce qui nous fait courir, nous autres qui nous engageons à un titre ou un autre dans les lieux de culture. Nous ne nous sentons guère utiles sur les cordes déjà trop jouées, sous les parapluies roses des campagnes nationales, ou au creux des chemins sûrs, où rien ne pourrait faire trébucher qui que ce soit.
Obstinément, nous façonnons des espaces-temps où peuvent surgir les créatures du peu probable et de l’inattendu. Ici un Sethi, ailleurs un Fedchislamtra, ailleurs encore une question. Juste une question nouvelle, une question qui nous vient comme une espèce inconnue et pas encore répertoriée dans nos paysages mentaux. Improbable. Inexpliquée. Une question sans nom et souvent sans réponse, au plumage changeant selon le jour et l’humeur. Le biotope de telles bestioles est infiniment fragile, facilement étouffé par les plantes invasives. Les interrogations ne se reproduisent d’ailleurs que si elles font l’objet de soins très attentionnés et très artisanaux. Et c’est ce à quoi nous consacrons, professionnels et bénévoles des associations culturelles, une énergie obstinée, assidue et déraisonnable.
Car oui, s’avancer ensemble vers l’inédit demande de la déraison. En mode «risque zéro», en mode «raisonnable», nous nous cantonnerions aux volatiles qui sont déjà dans les livres, aux périmètres bien connus, aplanis déjà par les foules et les siècles, arpentés de tous du même pas assuré, rassurant, mesuré et mesurable. Mais pour les questions dont ChatGPT n’a pas encore les réponses, pour celles qui nous importent vraiment, nous avons collectivement besoin de déraison. Elle seule est capable de prendre les chemins qui paraissent plus accidentés, mais qui sont plus fertiles d’avoir été moins piétinés, elle seule sait accueillir l’incertain et l’inquantifiable.
Si la mesure est partout, l’inédit étouffe, et avec lui suffoquent les pensées nouvelles et l’élan de dessiner des futurs ou de donner forme aux questions. Aucune ambition collective, aucune vision de long terme ne peuvent se bâtir sans obliger nos raisons prudentes à se porter à la hauteur de nos créativités, de leurs accidents, de leurs fragilités, de leur nature parfois urticante mais aussi de leurs beautés et de leurs libertés.
Il me semble ainsi éminemment  raisonnable d’épauler OBSTINÉMENT des équipes et des lieux d’art et de création dont les réalités sont rétives aux chiffrages. Et si d’aventure la longueur et la couleur d’une langue nous semblent peu conformes, souvenons-nous qu’il est vain de la faire trop longtemps tirer à des fins de métrages.

M.Soulas

 


 

La Scène nationale Carré-Colonne nous accueille du 27 novembre au 7 décembre 2023
« Je parlais avec une jeune femme qui me disait qu’elle allait arrêter son travail pour soigner des animaux sauvages. Ce jour-là, le feu faisait rage sur la côte. Je pensais aux oiseaux, aux lapins, aux petits mammifères fuyant le feu.
– Je voudrais ouvrir une clinique pour les ours, a-t-elle ajouté.
Nous étions dans le Gers. Au loin, les Pyrénées. Des ours vivaient là. Le soir, j’ai cherché des informations sur eux. De nombreuses caméras les filment, j’ai vu des oursons gambader avec leurs mamans et avaler des myrtilles. J’ai pleuré, seule derrière mon ordinateur. C’était ridicule mais quelque chose de très profond était en train de s’animer en moi. Dans les jours qui ont suivi, j’ai continué mes recherches et puis un visage est apparu, celui d’un chercheur qui veille sur les ours des Pyrénées. Pivert, l’amoureux de mes 17 ans. »
H. Mathon

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LA LANGUE ÉCARLATE VOUS EMMÈNE AU SPECTACLE

Réservation : 06 84 12 64 99 I administration@la-langue-ecarlate.com
Jeudi 7 décembre
The Shadow Whose Prey the Hunter Becomes” de Back to Back Theatre [théâtre]
Théâtre Garonne, Toulouse à 20:00
Départ du bus 18:00 // durée 1h // 15€ – Anglais surtitré français

 

Le spectacle The Shadow Whose Prey the Hunter Becomes (L’ombre dont le chasseur devient la proie) est une pièce de théâtre de Back to Back Theatre, une compagnie de théâtre neuro diverse basée en Australie. Il met en scène cinq interprètes ayant une déficience intellectuelle qui explorent un monde dominé par l’intelligence artificielle et remettent en question ce qui relève de la normalité et du contrôle. La pièce est tout à la fois une exploration, une indignation et un avertissement de ce qui risque d’arriver. Elle a été jouée pour la première fois en 2019 et a été acclamée pour son honnêteté, son humour et sa subtilité.” ChatGPT
Les lignes précédentes ne sont pas le produit d’un cerveau humain mais celui de ChatGPT, robot conversationnel qui remet en cause les frontières entre éthique et technique, et attise les craintes d’un monde bientôt dominé par les machines.
Cette pièce nous adresse la question suivante : et si demain, la puissance des intelligences artificielles faisait de nous toutes et tous des “déficients mentaux” ?

 


 

Franc succès pour l’exposition “Je suis le fil” par Gisèle Icart avec le soutien de Laurence

 


 

LES RENDEZ-VOUS DE DÉCEMBRE

Jeudi 7 décembre – Rendez-vous 18:00 au parking de la Halle au Gras, Gimont.
Sortie au spectacle : “The Shadow Whose Prey the Hunter Becomes” par Back to Back Theatre

Jeudi 7 décembre – A 19h30 // Théâtre Colonne, Blanquefort
Sortie de résidence : “L’hôtel du Monde” par La Langue Écarlate

Samedi 16 décembre de 10:00 à 17:00 // Halle au Gras, Gimont
Labo théâtre

Samedi 16 décembre de 14h30 à 16h // Atelier 122, Gimont
Atelier psychophonie animé par Hélène Ducros

 


 

Rencontre à La Nourrice avec les élèves de l’école primaire d’Aubiet

 

Soirée de l’Eveillée à la ferme des Mawagits à Saint-Elix d’Astarac